Le nantissement du fonds de commerce est une pratique juridique essentielle pour sécuriser une transaction commerciale. Il s’agit d’une sûreté réelle permettant à un créancier d'obtenir une garantie d’une durée de dix ans (renouvelable) sur le fonds de commerce d'un débiteur. En cas de défaillance, le créancier peut se faire rembourser sur la valeur de ce fonds. L'article L.142-1 du Code de commerce en précise les contours.
Ce mécanisme est particulièrement utile pour :
Le fonds de commerce regroupe des éléments corporels (mobilier, outillage, équipements) et incorporels (clientèle, nom commercial, propriété intellectuelle). Toutefois, l'article L.142-2 du Code de commerce limite strictement les éléments pouvant être inclus dans un contrat de nantissement. Ceux-ci sont :
Le débiteur et le créancier doivent définir précisément les éléments concernés dans le contrat de nantissement. À défaut, le nantissement ne portera que sur l’enseigne, le nom commercial, la clientèle, l’achalandage et le droit au bail. Les éléments non spécifiés seront automatiquement exclus.
Le nantissement est particulièrement utile dans deux cas principaux :
Un commerçant cède son fonds de commerce de boulangerie pour un montant de 200 000 €, mais l’acquéreur ne dispose pas de la somme totale immédiatement. Les parties conviennent d’un paiement échelonné :
Pour garantir le paiement du solde, le vendeur exige un nantissement sur le fonds de commerce portant sur :
Si l’acquéreur ne respecte pas les échéances, le vendeur pourra :
Résultat : Le nantissement protège les intérêts du vendeur en cas de défaillance de l’acquéreur. Grâce à cette garantie, il accepte un paiement échelonné tout en sécurisant l’opération.
Le nantissement du fonds de commerce est une garantie solide et très protectrice pour le vendeur du fonds. Il facilite également l’accès au financement pour l’acquéreur. Sa bonne mise en œuvre repose sur un contrat précis et l’identification claire des éléments du fonds concernés. Ce mécanisme, largement utilisé dans les cessions, s'avère indispensable pour les opérations impliquant des financements ou des paiements différés.
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Comment mettre en œuvre un nantissement ?
1. Rédaction du contrat
Un contrat écrit est requis pour identifier les éléments inclus dans le nantissement et préciser les obligations des parties.
2. Inscription au registre du commerce et des sociétés
Pour être opposable aux tiers, le nantissement doit être inscrit au RCS dans un délai de 30 jours suivant sa signature. Cette inscription est valable pour cinq ans et peut être renouvelée.
3. Effets pour les parties
Une fois inscrit, le nantissement confère deux droits essentiels au créancier :
4. Terme du nantissement
Une fois la dette entièrement réglée, le créancier ou le débiteur peuvent envoyer le bordereau de radiation au greffe du tribunal quia inscrit le nantissement. Le débiteur devra prouver l’accord du créancier s’il prend en charge la demande de radiation.